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Éléphant
Salué par la presse de l’époque comme un événement marquant de la jeune cinématographie québécoise, Le gros Bill n’a pas laissé de traces impérissables dans les esprits et obtint des critiques mitigées. Il faut préciser cependant que le scénario du film semble avoir été travaillé puis retouché par plusieurs auteurs avant de voir le jour. Voici ce que disait Léon Franque dans La Presse du 21 septembre 1949 : « Même que ceux qui ne croyaient pas au cinéma canadien étaient bien forcés de reconnaître leur erreur et que Le Gros Bill constituait une preuve nouvelle de la vitalité de notre jeune industrie cinématographique. Celle-ci est encore à l’époque héroïque, et l’on serait mal venu d’exiger d’elle le pur chef-d’œuvre. Nous avons totale confiance qu’elle arrivera parce que ses artistes comme ses artisans, ses techniciens comme ses commanditaires, ont de la vision et une volonté tenace de ne pas se laisser rebuter par les maladresses du départ, les quelques fautes imputables à tout début. L’essentiel, c’est l’outil qui existe, avec toute une équipe de jeunes gens de mieux en mieux familiers de son maniement. Rien de tout ceci n’existait, il y a quelques années ».
Même son de cloche pour Jacques Giraldeau qui se réjouissait de voir une industrie cinématographique locale lancée de si belle manière. Voici un extrait de son texte paru dans le journal Le Front ouvrier du 24 septembre 1949 : « Le Gros Bill, disons-le tout de suite, n’est pas un chef-d’oeuvre, ni même un grand film. Le succès commercial qu’on escomptait et les transformations que l’on a fait subir au scénario initial le laissaient prévoir. Seulement, les Distributions Renaissance présentaient au public un film qui se tient, dont la texture formelle peut soutenir des comparaisons avec n’importe quel film commercial produit dans le monde. Nous avons affaire à une comédie typiquement québécoise, qui renferme des séquences vraiment très drôles, des moments cocasses et d’une piquante réalité, qui a, au surplus, le mérite d’être intelligemment conduite. Le scénario est amusant et les dialogues pleins de saveur; Jean Palardy, je le crois, n’a déçu personne. La distribution, qui était d’une grande importance pour ce film, est excellente dans l’ensemble. »
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