Ta formation initiale n’est pas le cinéma. Quels étaient avant cela tes rapports au films, à l’acte de voir des films en salle et tes goûts en la matière ?
J’ai en effet eu un parcours où j’ai évité le cinéma professionnel, à tort ou à raison, en tout cas, je n’étais pas dans l’industrie jusqu’à il y a cinq ou six ans. Mon rapport au cinéma repose sur deux ou trois anecdotes qui remontent à ma prime jeunesse. La première, je la dois avant tout à mes parents. Si je suis né à Paris, mes parents étaient des provinciaux originaires de Haute Savoie. Même si on va parler cinéma québécois, tout commence donc en France. Et ça commence avec Canal +. Ils sont montés à Paris en 1978 et moi je suis né en 1983. Ils allaient au cinéma plusieurs fois par semaine. Après avoir tanné ma mère pour qu’elle le retrouve, j’ai même récupéré récemment leur petit carnet dans lequel ils découpaient les articles de l’Officiel et collaient par ordre alphabétique tous les films qu’ils avaient vus à l’époque. Un petit trésor familial ! Ce sont eux qui m’ont inculqué une culture cinématographique. Mais il y a aussi d’autres éléments. J’ai grandi à Annecy, il y avait plusieurs cinéma et nous, nous habitions au dessus du Ritz. C’était l’immeuble en face. Tous les mercredis matins, je sortais sur le balcon pour voir les affiches des films sortis et qu’ils affichaient tard le mardi soir pendant que je dormais. J’étais trop petit pour voir ces films, mais je me faisais déjà beaucoup de films, rien qu’en voyant les images et les photos qui étaient affichés dans les vitrines. Et puis j’attendais le catalogue de Canal + pour pouvoir lire tous les synopsis des films. J’étais fasciné par la série Le cinéma des effets spéciaux qui traitait donc des films des années 90-2000, principalement américains. J’adorais les effets spéciaux, les masques en latex, les animatronics et tout ça. Un peu de cinéma d’auteur pour beaucoup de films pops ! Des cassettes de Beetlejuice rembobinées 250 fois avec mon frangin. Il y a donc eu tout ça, mais aussi un peu de cinéma d’animation. Ayant grandi à Annecy, j’ai suivi le festival du film d’animation. Chaque année, on avait à l’école des ateliers et autres trucs. J’en ai donc fait un peu pendant ma jeunesse. Plus tard, j’ai vu des films et des films. Petit à petit, j’ai découvert des cinémas plus différents. Quand plus âgé, j’ai commencé à voyager, cette ouverture sur le monde m’a ouvert à d’autres cinématographies, parce qu’avant c’était quand même très franco-américain ! Sauf quand les films de Cannes sortaient, où j’allais voir quelques trucs de cinémas du monde. Mais je n’oublie pas que ma première grande expérience avec le grand écran a eu lieu à Paris lors de mon premier voyage où mon père m’avait emmené voir L’ours. Puis Indiana Jones et la dernière croisade. Bref, le grand spectacle !
Qu’est-ce qui t’a incité à rejoindre le Québec et comment as-tu découvert le Cegep de Rivière du loup et son École des Métiers du Cinéma et de la Vidéo ?
Je dis souvent que c’est la vie qui a fait les choix pour moi ! J’ai d’abord eu une première carrière professionnelle dans le gros business, rien à voir avec le cinéma. J’ai arrêté ça en 2014 et là, je suis parti voyager avec mon sac à dos. C’était un voyage de transition et comme j’avais du temps devant moi, je suis parti presque un an et demi. Pendant ce voyage, je me suis dit qu’il était temps de m’orienter vers quelque chose qui me passionnait : le cinéma. Même si je regarde beaucoup de fiction, ce qui m’attirait à l’âge que j’avais, c’était plutôt le documentaire car j’avais envie de poser un regard critique sur la société. Ça aurait pu passer par la fiction, mais je me disais que ça serait plus simple pour moi de prendre une caméra et de faire du documentaire d’investigation. J’étais aux Philippines quand je me suis dit qu’il me fallait me former. J’ai fait des recherches en France et un peu en Espagne ou en Allemagne. Je m’étais dit que si je ressortais mon vieil allemand du lycée, je pouvais faire mes études là-bas car j’avais encore envie de voyager. Le Québec était aussi sur ma liste et je me suis dit que si un jour il y avait une opportunité, ça pourrait être intéressant. Le Québec ou Vancouver, en Colombie britannique. En faisant des recherches sur internet, je suis tombé sur l’École des métiers du cinéma et de la vidéo, dont le programme dure à peu près neuf mois et se termine par la réalisation d’un film documentaire d’une quinzaine de minutes. Comme je n’ambitionnais pas de faire un master à ce moment là, j’allais faire cette petite école et en profiter pour voyager. Autre attrait : pour les français, le prix est le même que pour les québécois, c’est à dire 300 dollars pour l’année. C’est vraiment super intéressant. En fait, on est dans le public parce qu’on est au niveau collégial, ce qui correspond à peu près à la fin du lycée et à l’IUT, sauf que là c’est la formation continue. Ce qui s’explique par des accords bilatéraux franco-québécois. À l’EMCV, on se retrouve avec des jeunes de 20 ans, mais aussi avec des personnes de 50 ans. Après, ce n’est pas l’argent qui m’a décidé, même si je me suis dit que pour m’inscrire en fac en France, ça allait me coûter 6000 euros vu que j’étais trop vieux. Donc j’ai gardé mes 6000 euros qui m’ont financé un an au Québec ! Je suis donc parti au Québec. Je me souviens avoir passé un entretien avec le directeur de l’EMCV depuis l’Indonésie. J’ai été pris d’autant que ce n’était pas très sélectif à l’époque. J’ai eu un super contact avec Pierre Lesage qui depuis est resté un ami. Ça a donc été ma première vraie formation en cinéma, même si à une époque j’avais suivi un truc court d’écriture de court-métrage. Là, il y avait toute la partie technique : caméra, son. C’était une bonne expérience car j’ai souvent eu des caméras pour faire des petits projets de mon côté. Il y a eu aussi toute la découverte du documentaire québécois et l’influence que ça a eu sur le cinéma québécois et sur son rayonnement à l’international. C’est à l’école que j’ai découvert l’ONF et toutes ces choses. J’ai donc fait cette école, que j’ai même prolongée par un petit diplôme complémentaire. Puis avec un autre étudiant, nous avons monté une boite de production, coréalisé un film documentaire. On faisait aussi de la publicité et des séries documentaires pour la télévision. J’ai fait ça pendant cinq ou six ans. On faisait moins de documentaires et plus de pubs commerciales. Je m’amusais, mais je m’étais trop éloigné de mon projet initial. Là est arrivée l’opportunité de travailler chez Paralœil et d’en reprendre la direction alors vacante ou plutôt en intérim. Ici, cela rejoint ce que je veux faire dans le cinéma tout en ayant une dimension entrepreneuriale de direction d’un organisme qui œuvre pour le développement du cinéma, mais en région, depuis le début dans le Bas Saint Laurent. Je pense que ce n’est pas demain la veille que j’en sortirai !
Traces d'hiver (2008, Mathieu Germain)
Tu présentes ici une sélection de films du CEGEP de Rivière du loup. Qu’est-ce qui explique à la fois leur grande qualité, leur diversité et leurs ambitions formelles ?
Petite correction : Avec Paralœil, nous avons élaboré ici une carte blanche avec Un fleuve l’hiver et Les échos du Moulin, qui sont des films que nous avons produits. Mais je n’ai pas participé à la sélection EMCV. C’est plutôt Nicolas Paquet. Là-bas, j’étais simplement étudiant, même si j’ai gardé d’excellents contacts avec les enseignants. Ce sont des amis et comme avec Nicolas, maintenant nous travaillons ensemble. Je peux quand même en parler même si je n’ai pas été impliqué dans la sélection car je connais tous les réalisateurs et réalisatrices de ces films. Par exemple, Traces d’hiver (2008) de Mathieu Germain. C’est l’ami avec lequel j’ai fait le tour du monde durant six mois ! Il est français et a 39 ans. Il a vraiment le regard d’un français qui découvre une activité traditionnelle, la pêche blanche ou pêche sur glace. Marie Soleil Fouasy (Sayachapis, 2015) est québécoise et est aussi une grande voyageuse. Elle a fait son documentaire sur un autochtone qui vit reclus dans des territoires reculés sur une île. Ce film traite du traumatisme de la colonisation et de l’oppression autochtone à travers les pensionnats. Ensuite, Marianne Béliveau (Je chante sous la douche habituellement, 2016) est une québécoise de Québec qui a fait un film sur la vie nocturne de Québec à travers un bar, un lieu bien particulier, à la fois bar de débauche mais aussi lieu social où se retrouve avec beaucoup d’amour le milieu de la nuit. Pierre Vigneau (Blue road, 2020) est aussi un français qui a réalisé un road trip dont l’action se passe aux États-Unis. Manon Testud (On ne tue jamais par amour, 2021) est française et est présente au festival pour le film sur les colleuse de Montpellier. Je connais moins Kim Fino (A man doing man things, 2019), une québécoise ou peut-être une française.
Il y a une vingtaine de films tournés chaque année à l’EMCV. Tous ne sont pas aussi intéressants parce qu’il y a aussi des projets qui foirent ou parce que tous n’ont pas forcément d’expérience. Un tiers est bon et un autre tiers mérite vraiment d’être vu. Ce qui se passe, c’est qu’il y a beaucoup de français. Ce n’est pas que les français soient meilleurs que les québécois, mais ils proposent un autre regard, en immersion durant leur séjour d’un an au Québec. Certains restent plus, d’autres étaient déjà là avant. En tout cas, ça donne un bon croisement de genres et il y a des courts québécois tout aussi excellents. Sayachapis en est un bon exemple. Il se trouve qu’il y a beaucoup de français dans le recrutement malheureusement, donc il faut s’attendre à beaucoup de films réalisés par des français dans les prochaines années. Comme les gens ont de un à x années, il y a vraiment des gens avec des regards d’une belle maturité.
Cette école offre-t-elle un accompagnement post formation ? Ou Vous mêmes au niveau de Paralœil ?
Non, ça s’arrête à la fin de ton année, donc des deux semestres, de septembre à fin mai. Il n’y a pas d’accompagnement particulier après mais c’est vraiment un bon tremplin. Comme dans n’importe quelle école, il y a sans doute beaucoup d’étudiants qui vont quitter cette branche là. Il y a des « erreurs de parcours » mais il y en a aussi plein qui vont continuer au Collegia ou à l’UDM à Montréal. Et il y en a comme moi : je suis resté, j’ai monté une boite de production et je suis parti direct dans le faire. Sinon chaque année, deux bourses sont remises par Spira et par Paralœil. Un des films est pris en ditribution par Spira. Chez nous, jusqu’à présent mais ça va peut-être changer, c’est une bourse d’aide à la production avec prêt de matériel et tout ça. Au delà de ça, quand on est étudiant à l’EMCV, on va chez Paralœil en début de session, entre autres parce qu’il y a un cinéma indépendant chez nous. On fait aussi une soirée de diffusion où on diffuse les meilleurs films de la sélection de l’année précédente. On présente Paralœil aux étudiants. C’est sûr que tous les étudiants qui voudraient rester dans le bas du fleuve ou dans l’est du Québec ou revenir plus tard réaliser un projet, c’est plus par Paraloeil qu’ils vont avoir du soutien que par l’EMCV. Ce n’est pas que l’école leur ferme les portes mais c’est une autre vocation : tu viens, tu t’inscris, tu fais ton année et après d’autres étudiants viennent prendre ta place.
Je chante sous la douche habituellement (Marianne Béliveau, 2016)
As-tu eu un regard sur la programmation de courts-métrages produits par l’ONF mettant en prise des artistes visuels et des artistes sonores ?
Je n’ai pas eu de regard sur la sélection des 4 films de l’ONF. L’ONF fait régulièrement, à peu près chaque année, un projet régional qui va impliquer un organisme structurant d’une région donnée. Pour le Bas Saint Laurent, ils se sont adressés à Paralœil. Ça s’appelle 5 courts mais ça peut aussi être 5 films d’animation. Pour cette année, il fallait qu’il y aie un binôme entre une personne d’image et une de son et que ces deux personnes créent une œuvre de quelques minutes. Ce n’est donc pas une sélection mais simplement les 4 films réalisés dans le programme 5 courts, parce qu’il y en a un qui a été abandonné et n’a jamais été terminé. Ces films sont tous réalisés ou coréalisés par des gens du Bas Saint Laurent. Il se trouve que j’étais au début dans les réunions. J’ai même pensé à proposer un projet que je n’ai finalement pas proposé et je n’ai donc pas participé à la suite du projet. Je suis revenu par la bande puisque j’ai fait les images aériennes sur Buttes (2020) de Nicolas Paquet, des images de drones. On propose au festival cette sélection qui sont vraiment quatre films qui pourraient tout à fait être vus indépendamment, car à part les règles de base pour leur production, c’était vraiment carte blanche et totalement libre en termes créatifs.
Arrêtons nous sur Buttes de Nicolas Paquet et Tom Jacques, entre documentaire, film expérimental et science-fiction. Peux-tu revenir sur les conditions de tournage et sur les plans de drone particulièrement importants ? On a l’impression d’observer une autre planète depuis l’espace…
Sans voler la vedette à Nicolas Paquet et à Tom Jacques, auteur de la conception sonore, l’idée de base c’est que dès que tu te balades dans le Bas Saint Laurent, il y a ces tourbières, qui étaient des lacs il y a des millions d’années. La sphaigne est une plante qui pousse au fond des lacs, dans les étendues d’eau et qui s’accumule, meurt, qui décède sous son propre poids, le tout enterré sous de nombreuses couches. C’est commun à plusieurs endroits du monde, il y en a beaucoup en Russie aussi. Ça s’exploite de différentes manières. Au Québec et dans le Bas Saint Laurent, elles sont exploitées par ces grosses machines qui sont en fait des aspirateurs. Elles viennent aspirer un centimètre ou quelques centimètres d’une gigantesque surface qui ressemble en effet à la planète Mars. Pour nous qui vivons dans le Bas Saint Laurent, c’est vraiment aussi commun que les camions de betteraves en Picardie. Nicolas a voulu porter un regard différent, créant un univers qui n’est pas celui qu’on voit de prime abord. Dans sa réalisation, il est passé par différentes étapes qui ont été plus ou moins difficiles pour pouvoir filmer ces machines qui représentent une propriété intellectuelle, un savoir particulier dans leur conception. Le tournage a duré deux jours, pas plus. Il y avait le preneur de son, Dan Popa le directeur photo, Nicolas à la réalisation et Tom Jacques qui était aussi sur place. Un matin où il faisait très chaud, je suis venu tourner les images aériennes en l’espace de deux heures. En fait, l’exploitation de la sphaigne ne peut pas se faire quand il y a trop de vent, ni quand il pleut ou après la pluie, encore moins quand il y a de la neige, c’est donc l’été et quand on est dans le Bas Saint Laurent en été, au loin, on voit ces gigantesques nuages un peu rouges.
C’est donc éminemment culturel...
Oui et c’est aussi un des intérêts du film que rien ne soit expliqué. Et plein de gens qui le voient tous les jours en partant travailler ont eu le même réflexe que toi en se disant qu’on se croirait sur Mars. C’était son souhait comme de rajouter une conception sonore assez originale par un pro de la musique expérimentale, qui fait de la musique avec toutes sortes de choses et d’objets, dans des rythmes et des consonances qui ne sont pas du tout celles auxquelles on est habitué. Ça fait un beau mélange.
Buttes (Nicolas Paquet, 2020)
Est-ce le même parti pris un peu radical sur les trois autres films de l’ONF ?
Je pense que les productrices de l’ONF, Nathalie Cloutier et Colette Loumède, ont poussé les gens à expérimenter. Même Nicolas qui a fait plusieurs longs métrages relativement formels, puisque c’est son style et son propos, avait là l’occasion de s’amuser un petit peu dans un format plus court et une liberté d’expérimenter. Pour les autres réalisateurs, c’est moins il me semble un pas de côté par rapport à ce qu’ils font. Mais sinon, les films n’ont pas forcément de rapports. Une a expérimenté avec le sommeil. c’est vraiment une mise en scène. On voit des plans avec quelqu’un qui dort, un lit dans un hangar, tout ça avec des infographies qui proviennent de sortes d’électroencéphalogrammes calculant l’activité électrique du cerveau pendant la nuit, pendant que des gens racontent leurs rêves. C’est donc une forme tout à fait différente de celle de Buttes. c’est justement la chance que donne l’ONF aux cinéastes dans ce type de programmes : « On vous donne des moyens. Avec ces moyens vous vous achetez du temps, vous faites des petits films et nous ont les met en avant ». Parfois, ils se retrouvent dans des festivals plusieurs années après leur réalisation. On discute intensément avec l’ONF pour qu’ils viennent nous proposer un programme à tourner dans le Bas Saint Laurent ! Bientôt...
Paralœil est basé à Rimouski. Tout d’abord qu’est-ce qui t’a séduit dans cette région du Bas Saint Laurent ? En dehors des soutiens financiers, qu’est-ce qui fait que c’est plus porteur de faire du cinéma en région aujourd’hui ?
La motivation première c’était simplement de rejoindre une école de cinéma, mais ça ne m’aurait pas intéressé d’aller à Montréal. J’ai regardé où était Rivière du loup sur la carte. Je me suis dit « OK, c’est parfait, c’est à cinq heures de Montréal ! » 20 000 habitants, ça me va bien. Honnêtement, je m’attendais à arriver dans un bled du nouveau monde. Le petit bourg central avait l’air mignon mais je me suis dit « Parfait, je vais faire mon école et découvrir la culture québécoise ». Pour moi, ça passait par la découverte des territoires de région plus que par Montréal que je ne connaissais pas, mais j’imaginais un melting pot, multi-culturel, avec sans doute plein de cinémas, mais en même temps ce n’était pas ça qui m’intéressait. Et j’y suis resté parce que ça m’a plu de vivre en région, avec les contraintes liées à l’éloignement, mais aussi avec une identité et une authenticité propres au Bas Saint Laurent, différentes de celles qu’on retrouve au Saguenay ou en Gaspésie. Des paysages sublimes, le fleuve... Moi, j’ai toujours vécu dans les Alpes. Mon milieu, c’était des verticales et des routes sinueuses. Là, tu arrives et c’est des horizontales, des lignes droites et le fleuve, quasiment une mer en face de chez nous.
C’est l’accès sur l’infini dont parle un des films de Paralœil…
Oui et j’ai découvert le milieu maritime en faisant mon tour du monde. Un fleuve, c’est là où les routes s’arrêtent, il reste la mer à explorer. C’est donc un tout de vivre en région. Après, qu’est-ce que cela apporte en termes de cinéma ? Parce que j’y vis, je me sens proche des problématiques que nous vivons en région. Dans ce qui va se faire à Montréal, il y a comme une gentrification de cinéma, des sujets, des manières de faire, un certain esthétisme. Beaucoup de productions sont faites à Montréal. Mais en région, on va retrouver une certaine authenticité, avec des productions qui nous ressemblent. Une proximité. Peut-être que si j’en suis là où j’en suis maintenant, c’est parce que c’est plus facile de faire son bonhomme de chemin rapidement en région. Pour revenir à Rivière du loup, je pensais débarquer dans un bled où il n’y avait pas grand-chose et en fait il y avait beaucoup d’activités culturelles finalement ! Je me suis dit que si je voulais qu’il y en ait plus, il fallait que je m’implique. Donc dès le début, j’ai commencé à participer au festival de cinéma Vues dans la tête de qui a lieu une fois par an en février à Rivière du loup. Tu t’impliques dans le milieu du cinéma et tu commences à recevoir des invités. Le premier été, tu es bénévole, le second tu es au comité et au troisième, tu es dans le conseil d‘administration. Ça s’est passé comme ça. Ça va vite ! Pour Paralœil, les cinq premières années, j’ai d’abord collaboré avec eux. Dans deux ou trois projets, j’étais cinéaste. J’ai mené un atelier dans des classes avec des jeunes où on réalisait un film. C’est donc très naturellement qu’intéressé par ce poste de direction, il m’a été offert. Je connaissais l’organisme et savais ce qui m’y plaisait puis que tu parlais d’attirance…
Paysage du Bas Saint Laurent vu depuis le Moulin (Les échos du Moulin, Philippe Chaumette, 2019)
On a l’impression que tout est plus facile au Québec, au moins en région, ne serait-ce que parce qu’il est possible pour des français de s’y faire financer, ce qui n’est peut-être pas réciproque…
il m’est difficile de comparer car je n’ai jamais été dans ce milieu en France et je connais beaucoup moins la réalité des organismes ici. Au Québec, il y a beaucoup de mouvements de revendication pour qu’il y ait plus de possibilités de créer en région. Et j’en fais partie parce que je défends ça ! Plus d’équilibre, de représentativité territoriale. Ceci dit, il y a déjà beaucoup de choses disponibles au niveau des financements pour que ce soit une réalité. Ça fait vingt ans que Paralœil existe. La situation est bonne en termes de financements. Ça n’est jamais acquis à vie mais on a des financements pour le fonctionnement avec des enveloppes réparties sur quatre ans. Tous les quatre ans il faut donc mettre à jour le dossier pour éventuellement l’augmenter et surtout idéalement, pour pas qu’il soit diminué. Mais il y a quand même des aides car le pays est tellement grand que tant d’initiatives ne pourraient pas se faire naturellement. Il y a des coups de pouce. Après, il faut les saisir, s’organiser et faire face à d’autres difficultés comme par exemple, recruter des gens. S’il y a aussi beaucoup de français et d’étrangers, c’est parce qu’il y a du développement mais c’est difficile de recruter car tout le monde se concentre à Montréal. Il n’y a pas de logements. Rimouski, le taux est de 0% de logements disponibles, donc c’est la croix et la bannière si tu veux venir bosser en été quatre mois pour Paralœil. Après, il reste que dans la culture, nous n’avons pas de très bons salaires. Ce sont des jobs que les gens font parce qu’ils y croient et ont la passion du cinéma. Mais si tu veux recruter un comptable en milieu culturel, vu que tu le paies moins cher qu‘un comptable qui travaille dans n’importe quelle autre boite, et bien tu n’en trouves pas. Il y a quand même des challenges, des difficultés mais il y a aussi plein d’opportunités. Le Québec, au sens large, est un pays d’opportunités. J’ai donc saisi toutes celles qui s’offraient à moi depuis cinq ou six ans que j’y suis.
Quels sont les axes de création privilégiés ?
Déjà, pour décrire un peu Paralœil, nous sommes un cinéma et un centre de production. Pour la partie cinéma, nous avons une salle de projection, indépendante, une petite salle de 120 places mais avec de belles conditions de projection : DCP, Dolby 5.1. Un peu vétuste au niveau de ses sièges, ce qui est un problème. C’est une salle dont on n’est pas propriétaires au sens propre du terme, elle appartient à une coopérative qui s’appelle la Coopérative de Solidarité Paradis, qui est une coopérative culturelle qui gère un bâtiment dans lequel il y a une salle de concerts multi-fonctionnelle, une salle de cinéma et une salle d’art contemporain. Mais nous sommes les principaux exploitants de cette salle, c’est là que nous avons notre Ciné-club, ce qui répond à la mission de diffusion de Paralœil. On diffuse beaucoup de documentaires québécois, des films québécois, mais aussi d’autres genres de films, ceux qu’on ne trouve pas dans les réseaux des cinémas commerciaux. On propose une expérience différente, c’est à dire que chez nous, les films sont introduits, présentés, qu’il y a une discussion à la fin au minimum avec notre programmateur et bien souvent avec des invités. Nous invitons les cinéastes pour qu’ils rencontrent leur public en région, pour que le public puisse échanger avec eux et souvent, on va utiliser ce temps là pour proposer des activités professionnelles. Là, on rentre dans le côté Centre de production. Nous avons des membres. Dès le début, Paralœil a été créé parce qu’il n’y avait rien pour la pratique du cinéma. Qu’est-ce qu’il faut dans un milieu pour qu’il y ait des cinéastes qui puissent créer et pour qu’il y aie éventuellement des cinéastes qui souhaitent venir et s’installer? Il faut déjà être mis en contact. Si tu as un vidéo-club, les cinéphiles se retrouvent au vidéo-club. Avec un centre de production, les cinéastes se retrouvent parce que tu organises des ateliers. Tu organises des ateliers parce que tu as des réalisateurs qui viennent de Montréal pour présenter leurs films et que le lendemain, ils encadrent une formation sur tel ou tel thème. Il y a toute une idée de développement des compétences, avec formation, atelier, réseautage. Il y a une notion d’accessibilité du matériel donc dès le début, Paralœil s’est débrouillé pour acheter de l’équipement. On a un parc matériel qu’on loue, avec des prix public et des tarifs membre, voire des tarifs proches de la gratuité pour les projets de création soutenus.
Ça représente combien de projets par an environ ?
Ça dépend des années. Cette année, j’ai repris donc il a fallu restructurer des choses. On sort de la pandémie et pendant cette période, c’était compliqué de louer le matériel. Juste tourner, c’était le bordel ! On va dire qu’il y a une dizaine de projets qu’on va soutenir sur une année. Si c’est un étudiant qui vient voir, qui tripe direct sur le cinéma documentaire et qu’il veut faire des entrevues ou de l’observation pour faire un petit film qui va rentrer dans son rapport de thèse, ça peut être un projet soutenu. Ce n’est pas toujours des projets très créatifs ou de cinéastes. Mais dans ce cas là, on veut que cette personne ait accès à du bon matériel pour augmenter la qualité de son projet. Là par exemple, on a un ancien étudiant français de l’EMCV qui reste installé au Québec, mais vient tourner la semaine prochaine en France un documentaire qui a une certaine urgence, parce qu’il concerne la fin de vie. Il va filmer sa grand-mère. Il avait besoin de matériel, n’a pas de budget, zéro financement. On a donc soutenu le projet on lui a donné une caméra à 15 000 euros pour deux semaines et ça ne lui coûte que 500 dollars. Il faut dire que ça tombait à un moment où nous n’avions pas d’autres demandes. Après la caméra, elle revient et on a plein d’autres projets. On fait aussi de l’accompagnement et ça, c’est très important dans le travailler ensemble. Quand tu es à Montréal, il y a des écoles de cinéma, un milieu, les gens se parlent. Ça apporte de la concurrence, mais une saine concurrence. Parce que ça se tire un peu la bourre, ça augmente la qualité des projets. Mais il y a aussi de l’aide. Tout ça pour offrir a à des cinéastes qui seraient en dépôt de projets ou en écriture, ou n’auraient qu’un début d’idée et chercheraient à la développer, un échange pour qu’ils confrontent leurs idées. Ça c’est plus facile en milieu urbain que quand tu es tout seul en région, donc on fait ça aussi chez Paralœil, on se veut vraiment comme un centre de gravité. Pour terminer nos services, on va aussi jusqu’à la distribution. On a un catalogue de films réalisés prioritairement par des cinéastes de l’est du Québec. Ça peut aussi être des cinéastes qui viennent d’autres régions tourner dans l’est du Québec ou des cinéastes d’ici qui vont tourner dans d’autres régions. Mais vraiment avec un axe territorial. On veut être un fief qui permet la production et la diffusion en région.
Simon Croz, directeur général de Paralœil à la table ronde sur l'éducation à l'image au Québec, festival Vues du Québec, Florac, 2022
Quels sont les tarifs pour voir des films chez Paralœil ?
Nous payons les droits des films au prix du marché. L’entrée est assez modique dans notre cinéma. C’est gratuit pour les moins de 18 ans, 60 dollars pour un abonnement illimité à l’année sachant qu’il y a environ 60 projections, ou sinon c’est six ou sept dollars le ticket. Sans compter les projections gratuites. C’est sûr qu’il y a une notion d’accessibilité dans la diffusion qu’on veut la plus démocratique au niveau du coût. Mais ce n’est pas qu’une question de prix. Quand tu n’as pas d’autres cinémas et que tu dois faire une heure de voiture, si c’est cher, tu ne le fais plus. C’est pour cela aussi qu’actuellement nous avons le projet de sortir de nos murs pour aller faire de la diffusion dans les villes et villages de la région. Après, il y a aussi tout un axe jeunesse pour lequel on a une volonté d’initiation, d’éducation à l’image, que cela soit dans la diffusion avec des projections jeune public ou dans la création avec des ateliers où ils apprennent à réaliser et à utiliser une caméra, à s’exprimer en réalisant de petits films en stop motion. Nous avons aussi ça dans notre ADN !
Venons en à la carte blanche proposée à Paralœil. Tu as choisi de présenter un film de Félix Lamarche, Un fleuve l’hiver (2020), un magnifique court documentaire entièrement dédié au fleuve St Laurent. Quel est le rôle exact de Paralœil dans ce projet ?
Bien entendu, chaque cas est particulier. Pour celui-ci, Félix Lamarche est d’abord venu durant deux ans pour tourner un film sur le Bas Saint Laurent, qui s’appelle Terres fantômes (2019) et il a reçu du soutien, de mise en contact et de prêt de matériel il me semble puisque je n’étais pas là à l’époque. Parallèlement à ça, il a fait partie des quatre cinéastes sélectionnés pour le projet Plan large, un projet sur le lien entre l’art et la science. À Rimouski, il y a l’UCAR, l’université du Québec avec tout un programme de recherche orienté vers le fleuve, que ça soit l’hiver par rapport au mouvement des glaces et de la banquise ou par rapport à la vie marine et biologique des micro organismes jusqu’aux grands cétacés. Tout un panel de recherches scientifiques… C’est l’équivalent de l’IFREMER. Sur ce projet, Paralœil est allé chercher tous les financements pour les différents participants. Félix a réalisé un film qui s’appelle La frontière (2017). C’est là qu’il a eu la piqûre maritime. Pour Un fleuve l’hiver, c’est la même équipe de scientifique qui lui a dit « On rembarque » et ça s’est décidé en quelques jours, ça tombait bien dans son agenda. Il est donc parti et a fait ce film qui est vraiment autoproduit. Par contre, Paralœil l’a pris en distribution. Il termine sa vie en festivals et c’est pour ça qu’on a pu le mettre dans cette carte blanche. Mails il a fait le tour du monde ! Félix Lamarche est un cinéaste qui reste très proche de Paralœil, il fait même actuellement partie du Conseil d’Administration. On présente aussi Les échos du Moulin (2019). C’est une autre démarche, un autre cinéaste, Philippe Chaumette, qui est dans le giron de Paralœil depuis ses débuts, c’est a dire qu’il a développé sa pratique avec nous durant les vingt dernières années. Pas qu’avec nous, ni uniquement grâce à Paralœil, mais en parallèle. Le Moulin, c’est un lieu tout à fait atypique au Bic et qui est la propriété de Daniel Saint-Pierre, un personnage haut en couleurs et super impliqué, très intéressant, un monument du Bas Saint Laurent si on peut dire. Il aime recevoir chez lui et a créé des résidences musicales qui permettent à des musiciens de venir créer, en interaction avec les gens et les habitants du Bic, dans le contexte du Moulin. Philippe Chaumette a été approché parce que Jean-Philippe Catellier qui travaille actuellement chez Paralœil organise ces résidences avec et chez Daniel et a pensé que ça mériterait bien un film. Il s’est mis sur le projet et a adopté un style proche du cinéma direct, un cinéma d’observation qui a été la marque de l’ONF dans les années 60. Je crois qu’il y a trois résidences dans le films qui sont filmées l’espace d’un été.
Je voulais revenir un peu sur Un fleuve l’hiver. On est ici dans un cinéma expérimental à l’état naturel dans le sens où le réel découle d’une réalité graphique qui est le travail du fleuve. La question, c’est véritablement de quoi se compose le fleuve, son dedans et le dehors… C’est un travail sonore et visuel qui nous installe au coeur de cette région du Bas saint-Laurent.
D’après ce que j’en sais, il ne savait pas dans quoi il s’embarquait. Il poursuit une démarche d’expérimentation avec son style particulier avec un travail sur le fond mais aussi beaucoup sur la forme. Mais il ne savait pas longtemps à l’avance sur quoi portait la recherche et qu’est ce qu’il allait pouvoir expérimenter au cours de cette résidence, puisqu’il s’agit presque de ça. « Viens avec nous sur le bateau, tu dors avec nous, tu te réveilles avec nous et puis tu fais un film !» Il a voulu un film très visuel où on entend des scientifiques qui expriment certaines idées, sur ce qu’ils font, la science, la nature, l’espace en tant que territoire. Il tire le maximum du contexte dans lequel il est plongé contrairement à La frontière, où dès le début on nous donne le programme scientifique pour lequel on va nous ouvrir les portes. Il y avait un travail plus formel et de réflexion au début pour savoir de quoi parler. Pour le Fleuve, il faut savoir que juste avant que j’arrive, un complément a été réalisé en hiver par un de nos membres, qui se veut didactique et pédagogique, parce que le film soulève des questionnements et y apporte peu de réponses. L’idée de ce complément là est que Félix y échange avec les scientifiques. C’est très formel, filmé en champ contre champ… Il nous arrive parfois de lier les deux, par exemple dans un contexte scolaire ou même à l’occasion d’un colloque scientifique, où on projetait d’abord l’approche très artistique, puis le complément derrière où Félix investit le sujet et pose des questions aux scientifiques, pour mettre plus de mots sur les idées mentionnées dans le film.
Un fleuve l'hiver (Félix Lamarche, 2020)
En quoi Les échos du Moulin est-il emblématique de la manière de créer dans cette région ?
Dans la forme, je dirais que ce n’est pas ce qui se fait au Bas Saint Laurent. C’est inspiré d’une tendance, le cinéma direct. Ce n’est pas la forme majoritaire. Par exemple, en ce moment on constate qu’il y a pas mal de projets expérimentaux. On redémarre la distribution et les deux premiers films que nous avons acquis sont expérimentaux et n’ont rien à voir dans la forme. Par contre, ce qui est intéressant avec Les échos du Moulin, c’est qu’on est clairement chez nous. À la fois dans le lieu, l’attitude, cette espèce d’esprit d’ouverture, très campagnarde, à la bonne franquette. En cela, la forme du film est tout à son honneur. On se retrouve là en tant qu’observateur mais en fait les gens se baladent dans ces résidences et observent ce qui est en train de se faire avec une belle proximité entre les gens et les artistes invités. C’était sûrement la bonne forme pour traiter ce sujet là. Je pense que c’est un film important sur ce qui s’est fait ces dernières années au Bas Saint Laurent. Après il n’y a pas une tendance de films qui ressemblent à celui-ci. Philippe Chaumette est une personne très importante pour Paralœil et pour la cinématographie du Bas Saint Laurent. Presque chaque année, il collabore avec nous sur un projet. C’est un proche.
Y at-il des projets en développement, une orientation nouvelle pour la structure, quelque chose dont vous rêvez et que vous n’avez pas encore concrétisé ?
Il y a deux choses assez importantes : on veut vraiment avoir un lieu qui soit plus apte à la diffusion. Hélas cela rentre dans un autre projet qui est que la Coopérative de Solidarité Paradis a un projet de déménagement, avec la construction d’un bâtiment neuf qui serait un hub culturel dans lequel on aurait des lieux de création, de diffusion et d’expérimentation, ainsi qu’un lieu de travail pour les organismes dont Paralœil. Donc l’idée pour nous est de déménager dans ces futurs locaux qui ne sont pas encore financés pour l’instant. Il devrait voir le jour dans les cinq ans, mais ce n’est pas une Maison du cinéma mais plutôt une maison de la Culture, un projet fondamental pour Rimouski et le Bas Saint Laurent et on y travaille pour qu’il voie le jour. En parallèle de ça, notre difficulté c’est qu’on fait de tout et c’est difficile d’avoir suffisamment de ressources pour gérer tout ça. Il faut donc s’assurer de la pérennité de l’organisme dans ce contexte. Mais, et c’est pour ça que je suis là, je veux aussi rendre plus international notre rayonnement, à la fois dans ce qui sort de chez nous mais aussi dans l’accueil qu’on pourra faire de résidences de création ou d’invités internationaux, ou même d’un festival international. Tout ça pourrait aller de pair avec un lieu plus propice à cela parce qu’actuellement on a une salle, du matériel, mais pas de lieu d’ateliers, ni même de logements. Je suis donc là pour créer des liens et initier des collaborations dans les domaines de la création, de l’éducation à l’image et de la diffusion. Voilà les axes de développement, tout en gardant la priorité à l’est du Québec !
Selon toi qui est entre les deux pays, que pourrait-on envisager pour une meilleure connaissance du cinéma québécois dans notre contrée ?
C’est un vaste sujet. Il y a beaucoup de films qui se font dans le monde et y a donc une profusion de l’offre à laquelle on a accès. C’est un peu un danger qui conditionne comment on se spécialise ou comment on s’identifie, c’est à dire comment faire la promotion d’une niche à l’intérieur de tout ça ? Je découvre le cinéma québécois depuis que j’y suis car sinon auparavant, je n’en avais jamais entendu parler à part C.R.A.Z.Y et Les invasions barbares qui a été mon tout premier film québécois. Je ne sais pas par où commencer mais tous les liens sont bons. J’aimerais que tous les distributeurs y compris Paralœil de tout ce qui se fait dans la frange indépendante restent en contact avec vous pour que vous soyez un canal de diffusion comme pour les courts de l’EMCV. L’EMCV c’est de la formation, à la fin tu as une note pour ton film mais ça ne va pas toujours au-delà alors que les films réalisés sont des joyaux. À Rivière du loup, j’ai fait une série documentaire pour les 10 ans de l’EMCV à partir de dix films dont Traces d’hiver et Sayachapis. Ce sont des épisodes de 28 minutes avec une présentation de la réalisatrice ou du réalisateur dont je mène l’entrevue, le film puis une discussion à la fin où on revient sur le film. Un genre de mini expérience de Ciné-club ! Je me verrai bien promouvoir avec Nicolas Paquet une sélection de films de l’EMCV dans votre festival chaque année...
Bienvenue au Bas Saint Laurent : Les échos du Moulin (Philippe Chaumette, 2020)
Remerciements : Guillaume Sapin, Alice Rey (Festival Vues du Québec).
Photos : Captures d'écran des films cités, photos de Simon Croz par Christian Ayesten et Emilie Dehant. Droits réservés.