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MediaFilm
"Sept ans après le personnel mais peu convaincant PLANÈTE YOGA, Carlos Ferrand revient en forme avec ce portrait poétique et audacieux, qui séduit d'emblée par son côté baroque, loin des codes du biopic. Un peu à la manière éclatée de THIRTY TWO SHORT FILMS ABOUT GLENN GOULD, les 13 courts chapitres qui relient Walter Benjamin à son oeuvre et son peuple donnent une image saisissante de ce penseur, fervent anticapitaliste et antinazi, dont "Le Livre des passages" demeure l'oeuvre phare. L'évocation des flammes perdues du cardiaque Benjamin, ainsi que l'énumération des nombreuses adresses où il vécut temporairement, fournissent autant de douloureux détails d'un destin tragique, semblable à celui de milliers d'autres juifs exilés. Les voix off sensibles confèrent un ton mélancolique au film, en contraste avec la mise en scène inventive et très colorée de Ferrand. Animation (marionnettes, dessins, pâte à modeler, etc.), prises de vue réelles et documents d'archives composent en effet cet essai instructif et délicat, à l'image de son sujet, intellectuel méconnu dont la profondeur des écrits résonne encore aujourd'hui."
Texte : Charles-Henri Ramond, MEDIAFILM, lire ici
"Et pourtant. Ce que propose le réalisateur québécois Carlos Ferrand (Americano) avec 13, un ludodrame sur Walter Benjamin n’est ni abscons ni ennuyant — malgré les voix off plutôt monocordes. Il y a du ludisme, comme évoqué dans le néologisme du titre, mais c’est un ludisme sain et cohérent. Cohérent avec l’incohérence de Benjamin.
Éclaté dans sa forme, cet essai documentaire cumule des scènes tournées pour l’occasion à Paris et à Moscou, des images d’archives (photos et films) et des segments animés, souvent superposés au reste. Le ton de rupture est de mise."
Texte: Jérôme Delgado, Le Devoir, "13, un ludodrame sur Walter Benjamin»: fragmenté comme Walter Benjamin"
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