Date prévue pour la sortie du film
29 octobre 2025
Avec son écriture souple et texturée, Mariane Béliveau entrelace dans ce film les portraits de trois êtres, dont le point commun est le recours à l’injection de drogues et de médicaments. Elle ouvre une fenêtre sur leur vie, leurs gestes et leurs rituels, éclairant de son regard leurs blessures mais aussi, avec beaucoup de poésie, leurs forces, leur dignité et leur indomptable courage.
La cinéaste utilise à la fois sa formation de sociologue et sa technique cinématographique pour bâtir à chacun un cadre chargé de sens. Sachant que la rue fait partie de leur histoire, elle révèle la beauté des voies (ponts ferroviaires et routiers, bateaux et berges fluviales, chemin de fer, rues de la ville), tout en entrant aussi, par contraste, dans la sécurité des appartements et, à la fin, des maisons.
Les réseaux urbains résonnent ici comme un rappel du chemin que parcourent les personnages, depuis le chaos de leur enfance jusqu’à la sagesse et la liberté de leur maturité, même dans les épreuves. Le film cite notamment l’Armée de l’ombre, documentaire de Manon Barbeau (1999), dont Lion était un des protagonistes et que M cite dans ses souvenirs. Au fil de leurs récits, on comprend que Lion, M et Marianne sont des rescapés.
Une bande originale soignée, des séquences en 16 mm et de lumineux efets visuels donnent rythme et vigueur à cette réalisation qui nous montre des êtres humains ne se résumant jamais à leur marginalité urbaine et sociale ou à l’expression de certains préjugés.
source : Doc Cévennes, Catherine Divet
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