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Cinémathèque québécoise
Coréalisé avec deux autres «amateurs», le futur cinéaste-producteur Denis Héroux (Valérie, L'initiation, Les Plouffe) et le futur auteur-compositeur Stéphane Venne, ce projet parascolaire visait tout simplement à remplacer le traditionnel et poussiéreux spectacle de fin d'année de l'Université de Montréal. Malgré ses défauts, on y trouvait cependant le germe d'un cinéma québécois à venir.
Inspiré par la nouvelle vague française et le cinéma direct, cet «essai d'anthropologie culturelle» (dixit La Revue de la Cinémathèque) raconte les tribulations d'une jeune étudiante (Marie-Josée Raymond) qui découvre la vie et l'amour dans les couloirs du savoir. «Un scénario ténu», admet aujourd'hui l'auteur-compositeur Stéphane Venne qui, pour l'occasion, avait alors appris à écrire la musique...
«En fait, ce n'était pas un grand film. Je dirais plutôt que c'était un coup pendable de la part de trois étudiants qui s'étaient juré d'avoir du fun pendant tout un été et d'attraper de jolies filles au passage!»
Rétrospectivement, Seul ou avec d'autres n'est pourtant pas sans mérite. Si Denis Héroux confirme que le film a été fait dans un grand éclat de rire, il y voit aussi et surtout le «portrait d'une génération, dans une époque de changements».
On ajoutera que malgré l'amateurisme de l'affaire, Arcand, Venne et Héroux avaient eu le culot de se payer les services de deux stars de l'ONF: Michel Brault à la caméra et Marcel Carrière au son.
Le résultat ne devait pas être si mauvais, puisqu'en dépit de la méchante presse montréalaise, le film fut programmé au Festival de Cannes, dans le cadre de la semaine de la critique. Un «honneur» auquel les trois étudiants, ironiquement, n'assisteront pas.
«Il n'y avait que deux billets d'avion dans l'invitation, raconte Stéphane Venne. Nous avons tiré à la courte paille et c'est Denys (Arcand) qui a perdu. Quant à Denis (Héroux) et moi, on a manqué la projection à cause d'une fille rencontrée à Paris!»
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