Que vous ne connaissiez rien à l’histoire du cinéma québécois ou que vous ayez oublié une date importante de son histoire, voici 50 dates-clés signées Pierre Audebert, appuyé par Sylvain Garel et Daniel Racine.
En complément, notre comité de rédaction vous propose des textes à lire, des critiques ou autres analyses sur la période concernée. Chaque mois, découvrez de nouveaux écrits sur notre blog ou juste en face des dates clés.
Laissez-vous guider par ces 8 grandes périodes qui racontent l’histoire du cinéma québécois.
1896-1944
La préhistoire
1896 : Première projection publique au Canada français le 28 juin à Montréal par deux techniciens des frères Lumière, Louis Minier et Louis Pupier. Un mois plus tard, première projection organisée par la firme américaine Edison à Ottawa. Dès le départ, les cinématographies québécoise et canadienne sont distinctes. L’année suivante, Mesguich, opérateur des Lumière tourne les premières prises de vue au Québec et en Ontario.
1906 : Ernest Ouimet ouvre son Ouimetoscope : succès et début d’une exploitation commerciale.
Début de l’offensive de l’Église catholique contre le cinéma, suivie cinq ans plus tard de la première loi sur la censure. Vingt ans plus tard, cette censure se renforce en interdisant les cinémas aux moins de 16 ans, après l’incendie du cinéma Laurier Palace de Montréal où 78 enfants ont trouvé la mort.
1937 : En pays neufs (1934-1937), premier long-métrage documentaire de l’abbé Proulx, tourné en 16 mm.
1939 : Création le 12 mai par le documentariste anglais John Grierson de l’Office National du Film (ONF). En 1941, le Québec créera un office de coordination, le Service de Cinématographie.
1942 : A la croisée des chemins (Jean-Marie Poitevin), très catholique premier long-métrage québécois en docu-fiction, après le Madeleine de Verchère (1922) de Joseph-Arthur Hormier, premier long métrage tourné au Québec mais lui entièrement disparu.
1945-1955
Une naissance avortée
1945 : Sortie du Père Chopin (Fédor Ozep), premier film sonore. Début de la production commerciale et fondation de la Québec productions.
1950 : Son copain de Jean Devaivre, première coproduction franco-canadienne. Il sortira en France sous le titre L’inconnue de Montréal.
1952 : Aurore la petite enfant martyre, succès populaire produit par une compagnie indépendante.
1956-1964
En direct de l’Office national du film
1956 : Créé le 12 mai 1939 par le documentariste anglais John Grierson, l’Office National du Film (ONF) déménage ses bureaux d’Ottawa à Montréal. Arrivée d’une nouvelle génération d’animateurs dont Ryan Larkin, Pierre Hébert ou Co Hoedeman qui rejoignent le grand Norman McLaren.
1958 : Michel Brault, Gilles Groulx et Marcel Carrière tournent Les Raquetteurs qui contient la toute première scène en son synchrone. Début d’une production par l’équipe française avec entre autres Bernard Devlin, Claude Jutra, Louis Portugais ou Fernand Dansereau, vite rejoints par Bernard Gosselin, Gilles Carle, Jean-Claude Labrecque, Arthur Lamothe, Claude Fournier ou encore Jacques Godbout.
1960 : À l’ONF, Colin Low et Roman Kroitor tournent le court-métrage Universe qui épatera tant Stanley Kubrick qu’il en engagera Low pour le tournage de 2001, l’odyssée de l’espace, mais aussi son narrateur, Douglas Rain, qui deviendra la voix de HAL 9000.
1961 : Sortie de Very nice very nice, film de montage expérimental réalisé avec les images d’un chutier par Arthur Lipsett, également admiré par Stanley Kubrick. La vague euphorique de courts-métrages produits à l’ONF bat son plein, tous semblant plus formidables les uns que les autres.
1962 : Pierre Perrault, Michel Brault et Marcel Carrière tournent Pour la suite du monde, premier volet de la trilogie de l’Isle-aux-Coudres et apogée du Cinéma Direct. Il sera le premier film québécois en compétition à Cannes. L’année suivante, c’est le film de fin d’études Seul ou avec d’autres, premier long métrage de Denys Arcand coréalisé avec Stéphane Venne et Denis Héroux qui se voit sélectionné à la toute jeune Semaine de la Critique.
1963 : À tout prendre de Claude Jutra utilise des méthodes d’improvisation dans un film très autobiographique et pour lequel Edgar Morin écrira « on a enfin trouvé un ton juste pour parler de soi au cinéma ».
1965-1980
L’indépendance
1965 : L’orientation vers la fiction se confirme avec Entre la mer et l’eau douce, premier long-métrage de fiction de Michel Brault et la sortie du film charnière et manifeste, Le chat dans le sac de Gilles Groulx, Grand prix au festival du cinéma canadien. Toujours à l’ONF, Gilles Carle tourne le merveilleux film d’hiver La vie heureuse de Léopold Z, tandis que c’est en toute indépendance que Jean-Pierre Lefebvre réalise Le révolutionnaire. La question de l’identité québécoise devient centrale.
1968 : Succès commercial du Valérie de Denis Héroux. Jutra exalte la libération sexuelle dans Wow quand Carle tourne clandestinement chez Onyx films Le viol d’une jeune fille douce où il dénonce l’exploitation de la femme. À l’ONF, Anne-Claire Poirier tourne De mère en fille, important documentaire sur la grossesse, avant de lancer un manifeste en 1971 qui l’amènera à diriger le programme En tant que femmes, toujours pour l’ONF.
1970 : De plus en plus tourné vers l’intervention sociale (voir le Groupe de recherches sociales avec, entres autres, Robert Forget), le Direct donne lieu à d’important films militants (Le mépris n’aura qu’un temps d’Arthur Lamothe, On est au coton de Denys Arcand qui, dénonçant les conditions de travail dans l’industrie textile, sortira dans une version censurée). Mais durant la première moitié de la décennie, ce sont aussi les films de Gilles Carle (Les Mâles, La Vraie Nature de Bernadette, La Mort d’un bûcheron, La Tête de Normande St-Onge) qui s’exportent avec succès en France et y font connaître son actrice et compagne, Carole Laure.
1971 : Sortie de Mon oncle Antoine qui restera le film québécois le plus souvent cité comme le « meilleur film canadien de tous les temps ». Jutra persistera dans cette veine romanesque en adaptant l’année suivante Kamouraska sur un scénario de Catherine Hébert avec Geneviève Bujold. Début et ce jusqu’en 1973 d’une vague « érotique » (Claude Fournier…).
1972 : Mireille Dansereau tourne La vie rêvée, premier long-métrage de fiction tourné par une québécoise, où elle incorpore des techniques expérimentales. De son côté, le cofondateur du groupe musical L’infonie, Raôul Duguay, met « une bombe dans l’amour » dans le très 70’s Ô ou l’enfant innocent. Mais c’est Gilles Groulx, qui censuré par l‘ONF, ne peut terminer 24 heures ou plus. Car selon la direction, « il faut défendre le capitalisme et l’unité nationale du Canada ». Prenant la décision de quitter l’ONF, Groulx le terminera malgré tout mais le film sera mis au placard durant cinq années avant de rencontrer le public.
1973 : Film radical et emblématique de la démarche personnelle de Jean-Pierre Lefebvre, Les dernières fiançailles ressort en salles et reçoit le Grand prix de l’OCIC. Projet initié dès 1971, création officielle de Vidéographe, premier centre de production vidéographique du Canada (et troisième au monde) où officieront Charles Binamé, Frank Vitale et surtout Julien Poulin et Pierre Falardeau qui y réaliseront leurs pamphlets cinématographiques comme Pea soup (1978) dont le tournage s’étalera sur six années. C’est aussi l’année de la création de Vidéo femmes quand du côté de l’ONF, Anne-Claire Poirier invente le female gaze avec le finale des Filles du Roy l’année suivante et qu’Hélène Girard renchérit par Les filles c’est pas pareil. Enfin, en 1977, ce sera la création de la Coop vidéo de Montréal, première structure indépendante à se doter de son propre matériel vidéo.
1975 : Les ordres (Michel Brault) sur la crise politique d’Octobre 1970 reçoit le prix de la mise en scène au festival de Cannes alors qu’à l’ONF, la crise économique ralentit les activités. A partir de 1977, on cesse d’y produire – sauf exceptions au fil du temps – de la fiction, tout en continuant le documentaire mais aussi la production de courts-métrages d’animation ou de quelques films expérimentaux. Sacrifiée aux impératifs du Marché, cette institution qui fut l’une des plus créatives de la cinématographie mondiale voit le début d’une politique de diminution progressive mais constante de ses budgets. De son côté, la fiction va se développer dans l’industrie privée. Dans la distribution, début du fossé qui séparera définitivement les deux grandes solitudes, Québec et provinces canadiennes anglophones.
1976 : Michel Brault et André Gladu débutent le tournage pour la télévision de la série documentaire Le son des français d’Amérique, aujourd’hui classée au Patrimoine mondial de l’Humanité à l’UNESCO. André Forcier tourne l’anarchiste et populaire L’eau chaude l’eau frette. Côté animation Jacques Drouin est reconnu avec son court Le paysagiste, réalisé sur l’écran d’épingles.
1980 : À cheval sur les deux formes depuis le début de la décennie, Denys Arcand tourne son dernier documentaire, Le confort et l’indifférence, sur l’échec des Souverainistes au Référendum. Côté fiction, succès critique et populaire du film Les bons débarras de Francis Mankiewicz, superbement photographié par l’incontournable Michel Brault et qui révèle la jeune Charlotte Laurier.
1981-1990
Le déclin
1981 : Succès des Plouffe de Gilles Carle qui enchaînera sur une troisième version et première adaptation québécoise du roman de Louis Hémon, Maria Chapdelaine avec Carole Laure. Pierre Falardeau et Julien Poulin créent Elvis Graton, hilarante satire des velléités libérales d’une partie de la société québécoise, dont les trois premiers courts sortiront en salles en 1985 (Elvis Graton, king des kings). Avec son regard documentaire aigu, Pierre Perrault reste tout aussi mordant dans La bête lumineuse.
1983 : André Forcier introduit le réalisme magique au Québec avec le singulier Au clair de la lune.
1984 : Début de la grande série des Contes pour tous avec le futur classique La guerre des tuques d’André Mélançon.
1986 : Triomphe mondial avec le phénomène Le déclin de l’empire américain de Denys Arcand qui retrouvera le succès populaire et critique dans un second volet, Les invasions barbares. Il obtiendra également le Prix du Jury au Festival de Cannes en 1989 pour Jésus de Montréal qui connaîtra lui aussi un important succès international, tout particulièrement en Grande-Bretagne. 1986 est aussi une année noire, marquée par les suicides d’Arthur Lipsett et Claude Jutra.
1988 : Frédéric Back reçoit son second oscar après Crac ! (1982) pour une superbe adaptation de Giono, L’homme qui plantait des arbres, avec Philippe Noiret en narrateur.
1991-2000
La course autour du monde
1991 : Lors de la saison télévisuelle de 1990-91, Denis Villeneuve remporte la Course destination monde, dont le premier prix est un an de réalisation à l’ONF. Il y tournera son premier court métrage, et l’un de ses meilleurs films, REW-FFWD. De plus, il accompagnera Pierre Perrault sur le tournage de son dernier documentaire, Cornouailles. Plusieurs participants de la Course deviendront des cinéastes reconnus : Philippe Falardeau, Robin Aubert, Jennifer Alleyn, Hugo Latulippe, Yves Christian Fournier, Ricardo Trogi ou encore Bruno Boulianne. Première édition à Blois du premier festival de film québécois à l’étranger, lancé par Sylvain Garel.
1992 : Après son très autobiographique Un zoo la nuit (1987), c’est le succès international pour Léolo, second et dernier film de Jean-Claude Lauzon d’après L’avalée des avalées, œuvre culte de Réjean Ducharme.
1993 : Active dans la section autochtone de l’ONF depuis le début des années 70, l’abénaquise de Trois-Rivières et mémoire de tout un peuple, Alanis Obomsawin, tourne son œuvre-maîtresse documentaire sur la crise d’Oka en 1990, Kanehsatake 270 ans de résistance. À plus de soixante ans et après des dizaines d’œuvres, elle devient l’inspiratrice de la future génération de réalisatrices amérindiennes. Outre Atlantique, Les cinémas du Québec et du Canada est le titre d’une importante rétrospective de plus de 400 films organisée au Centre Beaubourg Georges Pompidou.
1994 : Une année riche dans une décennie plutôt calme : Pierre Falardeau retrace la fin du FLQ dans le radical Octobre. Robert Morin s’en prend au bilinguisme et fait d’un film quasi-expérimental un classique du répertoire avec le génial Yes sir madame !. Pour la première fois, le cinéma traite du scandale des prêtres pédophiles au Québec dans l’hitchcockien Le confessionnal, du célèbre metteur en scène de Théâtre Robert Lepage. Un jeune cinéaste issu du court-métrage est acclamé pour son portrait d’adolescente, Ruth (François Delisle). Enfin, Léa Pool, réalisatrice d’origine suisse (La Femme de l’hôtel, Anne Trister…) est consacrée en France par une rétrospective au Festival du cinéma québécois de Blois.
2001-2010
Les années de rêve
2001 : Mariages, premier long-métrage d’époque de Catherine Martin est primé par la critique mais le public lui préfère le drame historique Séraphin, un homme et son péché (Charles Binamé) qui devient l’année suivante le plus gros succès public du cinéma québécois.
2003 : La comédie populaire a le vent en poupe avec La grande séduction de Jean-François Pouliot. Il faudra attendre Starbuck (Ken Scott) en 2011 pour retrouver la reconnaissance internationale d’une comédie locale, le public québécois plébiscitant plutôt Bon cop bad cop (2006), De père en flic (2009) ou les films de Louis Saïa. Mais l’année 2003 est surtout marquée par le cinéma populaire d’auteur de Louis Bélanger et son très émouvant Gaz bar blues.
2004 : Le conseil des jeunes des Premières Nations, le conseil de la nation Atikamekw et la réalisatrice Manon Barbeau créent le projet Wapikoni, studio audiovisuel mobile destiné à faciliter l’accès à l’image aux jeunes autochtones. Il a depuis produit plus de 1000 courts-métrages, régulièrement primés dans les festivals internationaux.
2005 : C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée décroche la timballe et devient le film emblématique de la décennie, imposant le jeune et charismatique Marc-André Grondin. À Locarno, Les états nordiques, premier long-métrage du critique Denis Côté, reçoit le Léopard d’or du meilleur film de la section vidéo. Consécration du cinéma rigoureux de l’ex anthropologue et documentariste Bernard Emond avec La neuvaine, sommet du cinéma dramatique québécois.
2008 : À l’ouest de Pluton de Myriam Verreault et Henri Bernadet devient un film culte, de même que dans un tout autre style, le film de montage de Luc Bourdon, La mémoire des anges qui recycle avec bonheur le patrimoine de l’ONF.
2009 : J’ai tué ma mère fait l’événement à Cannes. C’est le premier film d’un enfant de la balle de 18 ans, Xavier Dolan, qui deviendra le chouchou de la Croisette et LA locomotive du cinéma québécois par ailleurs en plein Renouveau (Denis Côté mais aussi Raphaël Ouellet et bien d’autres).
2010 : Après la reconnaissance de Maelström puis la controverse de Polytechnique, Denis Villeneuve triomphe enfin avec Incendies qui sera pourtant son dernier film québécois. Belle carrière internationale du Curling de Denis Côté, puissant et mystérieux film hivernal.
2011-2020
Divers et menacé
2011 : Le duo Mathieu Denis et Simon Lavoie s’interroge sur la crise identitaire dans l’introspectif Laurentie, film générationnel encore produit par métafilms.
2012 : Sortie de Mesnak, premier long-métrage québécois réalisé par un membre des premières nations, Yves Sioui-Durand, homme de théâtre à l’origine du renouveau culturel de la mythologie huronne-iroquoïenne. Pour la première fois est évoquée la situation dans les réserves indiennes, à savoir la toxicomanie, les agressions sexuelles et le taux de suicide élevé. C’est aussi la décomposition littérale de l’héroïne d’Eric Falardeau dans Thanatomorphose, film extrême qui lui vaudra de fervents admirateurs en France.
2013 : Le crépusculaire et bouleversant Démantèlement (Sébastien Pilote) avec Gabriel Arcand et Sophie Desmarais fait l’événement à la Semaine de la Critique à Cannes.
2014 : Primé à Cannes, Mommy de Xavier Dolan dépasse le million d’entrées en France, exploit que rééditera deux ans plus tard Juste la fin du monde avec son casting de stars françaises. Plus modestement, Maxime Giroux connaît un très beau succès, à la fois public et critique, pour son Félix et Meira. Enfin, Tu dors Nicole, lui aussi présenté à Cannes, permet la découverte en France de l’univers personnel et hors normes des trois premiers films de Stéphane Lafleur.
2015 : Consécration pour Les démons de Philippe Lesage. La même année, son frère Jean-François est primé aux RIDM pour l’envoûtant documentaire, Un amour d’été. Les démons intérieurs sont encore à l’œuvre dans le déchirant Chorus de François Delisle.
2016 : Le documentaire québécois reste une référence mondiale. Financements obligent, de plus en plus de cinéastes tournent à l’étranger comme en témoignent les œuvres fleuves et majeures de Sylvain L’espérance qui capte la crise grecque depuis son domicile athénien dans Combat au bout de la nuit ou celle de Julien Elie qui deux ans plus tard, traite des disparitions au Mexique dans le tout aussi inoubliable Soleils noirs. Mais en février 2016, ça se couvre aussi sur la profession avec le scandale déclenché par Yves Lever et sa biographie de Jutra qui avance des détails sur ses penchants pédophiles. Pour étouffer l’affaire, on décide de gommer son nom de la place publique.
2017 : Monique Simard dévoile tout comme l’ONF et Téléfilm Canada, le plan de la SODEC pour atteindre la parité dans la production cinématographique d’ici 2020, grâce à une nouvelle politique d’attribution des fonds publics. Une avancée qui consolide l’éclosion d’une nouvelle génération de réalisatrices déjà en activité (Anne Emond, Chloé Robichaud, Sophie Deraspe, Renée Beaulieu, Sophie Goyette, Sophie Bédard Marcotte, Sophie Dupuis, Geneviève Dulude-de-Celles et bien d’autres…). Aux Rendez-vous Québec Cinéma, on célèbre aussi une femme, André-Line Beauparlant, pour son talent dans un métier quasi inconnu en France de conceptrice visuelle. Enfin, de plus en plus de réalisateurs mettent les personnages féminins à l’honneur comme chez le plus féministe des réalisateurs indépendants, Martin Laroche (Tadoussac).
Le patriarcat craque donc de toutes part, exactement comme le personnage interprété par Christian Bégin dans le glaçant et redoutable Problème d’infiltration de Robert Morin qui trouve enfin la reconnaissance de ses pairs et du grand public. Ne serait-ce pas plutôt la fin d’un monde telle que la brosse le cinéaste et comédien Robin Aubert dans ses Affamés, premier film québécois acheté par Netflix et qui démontre la viabilité du cinéma de genre québécois en son pays?
2018 : Beau succès dans les salles québécoises de La Bolduc (François Bouvier), biopic inspiré de la grande chanteuse populaire.
2019 : Sortie de plusieurs films sur l’adolescence qui font parler d’une vague de teen movies à la québécoise (Jeune Juliette, Une colonie, Genèse, Charlotte a 17 ans, Vivre à cent à l’heure…). Dans le même temps, le vétéran Fernand Dansereau tourne à 91 ans son documentaire Le vieil âge et l’espérance dans lequel témoignent de nombreux cinéastes québécois. Côté festivals, Monia Chokri enchante Cannes avec son premier long-métrage La femme de mon frère, tout comme le Ville Neuve de Félix Dufour-Laperrière qui après de nombreux courts-métrages d’animation plus ou moins expérimentaux, suscite l’admiration avec cet étonnant long-métrage.
2020 : Star de la télévision québécoise, Podz (Daniel Grou) met le public à genoux avec Mafia INC, une fresque maffieuse à la montréalaise où sévit Marc-André Grondin en petite frappe. Jusqu’au déclin de Patrice Laliberté, premier film québécois financé par Netflix. Après un triomphe mondial dans les festivals, Antigone de Sophie Deraspe sort enfin en France.
Ce mois-ci, nous renouons avec le cinéma de Robin Aubert,
Cette semaine, Daniel Racine nous propose de nous faire découvrir
Dans le cadre de la programmation du ciné-club, Pierre Audebert
Pierre Audebert nous a livré cette semaine deux palpitantes analyses
Profitez de l’expérience Mars et Avril jusqu’au bout en visionnant
Guilhem Brouillet est un passionné de cinéma. Après un Doctorat en