Pierre Audebert nous fait bien plaisir cette semaine avec sa nouvelle chronique! Dans le cadre de la programmation du film Kamouraska réalisé par Claude Jutra au sein de la sélection d’octobre de notre ciné-club, il nous livre une analyse approfondie de l’adaptation de l’oeuvre d’Anne Hébert au grand écran. Comme il sait si bien le faire, il nous plonge au coeur de ce récit en revenant sur les enjeux de l’adaptation littéraire au médium cinématographique, les défis techniques et la complexité de la réalisation, la réception critique de l’époque, sans oublier l’influence que cette oeuvre de Claude Jutra continue d’avoir aujourd’hui.
Kamouraska peut raisonnablement passer pour un roman culte, un texte qui ne prend pas de rides, car le présent n’y passera plus. Et rarement tumulte intérieur n’aura la part plus belle ailleurs en littérature.
Audebert ne laisse rien au hasard. Il enrichi sa chronique d’une analyse critique du film et nous communique dans leur essence les scènes les plus marquantes du film, la poésie des images de Michel Brault et la performance extraordiniaire de Geneviève Bujold qui, poussée par Jutra, réussit à donner vie à l’univers hébertien à travers son personnage Élisabeth, une femme tourmentée par son passé et aux prises avec son éternel hiver intérieur.
[Claude Jutra] a par contre réussi le plus difficile : traduire l’intériorité du roman ou la polyphonie narrative caractéristique de l’autrice. Enfin, quatre mois de tournage difficiles l’ont été plus par les conflits qui ont opposé le trio principal réalisateur-directeur photo-actrice que par la rudesse météorologique d’un tournage étalé sur près de trois saisons. Le résultat est donc une œuvre unique, hybride, de plus en plus fascinante au fil des visionnages successifs […]
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